Haye Sarah : 4 types de Juifs (24/10/2013)


Ce Dvar Thora est dédié à la mémoire d' Itshak bar Simha et de Haya Ilana bat Sol.

L’identité d’Israël découle du juif : sioniste laïc, persecuté, sioniste religieux et parti en exil.

Ces 4 types sont représentés par Terah et ses 3 fils (Aran, Avraham et Nahor).

L’histoire de la famille d’Avraham est complétée par un point géographique essentiel de notre Parasha. Pour rappel, la famille d’Israël trouve son origine à Ur Kasdim – la ville des Chaldéens. C’est là que le fils de Terah, Aran, y est exterminé à la suite de persécutions antisémites. Terah réunit donc les rescapés (Avraham, Sarah, Loth) et quitte cette maudite terre d’Ur Kasdim pour se rendre au pays de ses ancêtres – Canaan. La terre d’Israël-Canaan étant déjà connue dans l’antiquité comme celle des Hébreux (le terme « Pays des Hebreux » est mentionné en toutes lettres par Yossef à un dignitaire égyptien).

La motivation de Terah est donc une motivation sioniste nationaliste laïc : il effectue un Retour à la Terre pour des raisons nationales et sans conviction religieuse (il exerçait comme vendeur d’idoles selon la tradition orale). Mais voilà que sur la route de Canaan, Terah s’arrête à Kharan – ville araméenne à l’opposé d’Israël. Pourquoi s’y arrête-t-il ? Car son fils Nahor se trouve à Kharan. Nous en avons la preuve au chapitre 24 lorsqu’Eliezer va chercher une femme pour Isaac, il arrive dans une cité collée à Kharan appelée «cité de Nahor ». De plus, Nahor était le seul absent du regroupement familial avant le grand départ d’Ur Kasdim.

Ainsi, la scène a du se passer de la manière suivante : sur la route de Canaan, Nahor arrête son père à Kharan et le décourage dans son aventure sioniste. Pour Nahor, il est préférable de rester à Kharan parmi les Goyim civilisés, abandonner le projet judéen et vivre en communautés greffées sur d’autres civilisations. Que pense la thora d’une telle option ? Que l’assimilation est un danger immédiat. Remarquons que les descendants directs de Nahor ne se savent plus hébreux mais se nomment désormais Betouel « l’araméen », Lavan « l’araméen ».  Et quand D’ieu voit cette perte d’identité, il intervient pour dire à Avraham :

« Va-t-en, pars…pour fonder une grande NATION ». Remarquons qu’il s’agit de bâtir une nation et NON PAS d’inventer une religion. La mission d’Avraham consiste donc à fonder un état qui soit un exemple technologique, moral, politique et économique pour le reste du monde. Avraham pourrait être considéré, en termes modernes, en sioniste religieux : il retourne au pays de ses ancêtres car c’est là qu’il rencontre le D’ieu de ses pères.

Nous en tirons donc un message central : l’identité d’Israël provient de l’unité au sein de la famille de Terah (les patriarches descendent d’Avraham et les matriarches de Nahor et Aran)

1)    Aran représente la victime de la shoah/expulsion d’Espagne (1/ 3 peuple a disparu)

2)    Terah encourage le retour en Israel pour des raisons strictement nationales

3)    Nahor s’aramé-ricanise et choisit l’option de l’exil pour des raisons objectives

4)    Avraham rêve d’un état hébreu ou l’identité juive & israelienne ne font qu’UNE.

 

Shabbat shalom,

Lionel Benizri.